Constatant que l'échec scolaire se produisait dès le plus jeune âge, une équipe de spécialistes (psychologues et pédagogues) et d'enseignants néerlandais ont instauré, dans les premières années de l'école primaire, une pédagogie du jeu, fondée sur l'approche de Lev S.Vygotski (1896-1934) et de son concept de « zone proximale de développement ».
Pour L.S. Vygotski, l'apprentissage devait toujours partir des activités propres des enfants. En les stimulant et en les développant, l'enseignant suscite alors de nouveaux besoins, conduisant à de nouvelles activités et à l'acquisition de nouveaux savoirs. Dans la pédagogie de ces enseignants néerlandais, les enfants sont invités à participer à des jeux de rôles ou à faire semblant. Par exemple, jouer au magasin, au bureau de poste ou au restaurant permet de susciter le besoin d'écrire. Partant de l'activité spontanée qu'ont les jeunes enfants de collectionner toutes sortes de choses (cailloux, objets, jouets divers...), un instituteur a transformé sa classe (d'élèves de 4 et 5 ans) en musée : très vite, il a fallu classer, fabriquer des étiquettes ou des signalisations («ne pas toucher »....) : les enfants ont ainsi appris à écrire les chiffres et les mots élémentaires, et « les apprentissages réalisés étaient fonctionnels et avaient un sens personnel » pour chacun.