Pour Kant, le but de la vie n’est pas d’être heureux mais de faire le bien. Le philosophe allemand appartient à une culture protestante, puritaine et austère, où les contraintes morales sont fortes et les plaisirs hédonistes plutôt mal vus. La vie personnelle de Kant est d’ailleurs tendue vers un idéal et non sur la recherche des plaisirs. Sa quête philosophique s’apparente à une quête mystique. Et il en épouse donc le mode de vie austère : un travail quotidien, régulier, entièrement dévoué à son idéal à l’exception de toute autre distraction.
Le sens de la vie est le bien plutôt que le bonheur donc. Mais qu’est-ce que le bien ? Et où le trouver ? Kant refuse de s’en remettre aux normes extérieures fixées par la religion. En ce sens aussi, Kant est protestant : le rapport à Dieu ou à la transcendance est un rapport personnel. La morale doit donc être trouvée « en soi ». Elle provient d’un idéal intérieur et non du respect de valeurs inculquées par une communauté, une religion. L’autonomie morale est un principe essentiel de sa philosophie de Kant.
Mais une morale qui ne procède que de soi-même s’expose à de graves risques et incertitudes : Comment puis savoir tout seul ce qui est bien ou mal ? Comment ne pas assimiler ses convictions et croyances personnelles avec l’illusion du bien ?
Il faut donc échafauder une morale qui soit à la fois individuelle mais qui convienne à tous, qui soit généralisable à tout le monde. Une morale qui réconcilie individualité et universalité.