«Un savoir n'est pas en crise, c'est le milieu qui le porte qui peut l'être», écrit en substance Gérard Lenclud, chargé de mission auprès de la direction du CNRS, pour introduire un dossier sur la crise actuelle de l'anthropologie en France. Ce genre d'état d'âme est, il faut l'avouer, récurrent chez les anthropologues. Ironie mise à part, la consistance propre de la discipline nommée, en France, tantôt « anthropologie sociale et culturelle », tantôt « ethnologie », fait l'objet de remises en cause croissantes depuis une dizaine d'années au sein de la communauté scientifique et des institutions de la recherche. Cette inquiétude s'est cristallisée autour d'une question obscure pour le public, mais centrale pour les chercheurs : « anthropologie générale » ou « nouveaux objets » ?
Marc Olano