Contrairement à ce que pourrait laisser entendre le titre, cet ouvrage ne traite pas de l'avenir des langues parlées dans le monde, mais de celui des langues enseignées en Europe, et plus particulièrement des langues dites « de culture ». D'après les auteurs, elles ne concernent « pas seulement la culture littéraire, mais la totalité des activités collectives (...) : les sciences, le droit, la religion, la politique, les médias, etc. ». Elles se distinguent ainsi des parlers locaux, suspectés d'encourager les replis identitaires, ou encore des langues de service, purement utilitaires.
Selon Pierre Judet de La Combe et Heinz Wismann, tous deux directeurs d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), l'école a pour fonction « d'enseigner le lointain », d'élargir l'horizon des élèves au-delà de l'utilité immédiate. Pour cela, ils soulignent l'importance de l'enseignement des langues de culture, notamment des langues mortes telles que le grec et le latin. La démarche peut sembler nostalgique, mais elle se veut ouverte sur le monde contemporain : plonger dans le passé des langues pour mieux saisir le présent des cultures européennes.
L'ouvrage s'inscrit dans un projet de politique éducative à grande échelle, loin de tout élitisme, sous la houlette de la Mission ministérielle sur l'avenir des études classiques en France et en Europe. Un programme ambitieux qui, pour l'instant, appartient au registre des voeux.