Etre collégien ne se résume pas à... aller au collège ! Que font donc les jeunes adolescents, une fois retentie la sonnerie de fin des cours et franchies les grilles de leur établissement, s'est demandé Joël Zaffran, auteur d'une enquête sur les loisirs des 12-16 ans en zone urbaine sensible ?
La moitié d'entre eux déclarent rejoindre le domicile familial, un bon tiers rester dehors avec les copains et les copines, et le reste rejoint un club sportif ou le centre social. Mais on observe une nette distinction entre les activités des filles et des garçons. Ces derniers sont plus nombreux à mettre en place des sociabilités extra-familiales : retrouver les copains, faire du roller ou du vélo ou tout simplement rester dehors dans l'espace de la cité. Et les filles pendant ce temps, que font-elles ? Elles rentrent à la maison, font leurs devoirs, écoutent de la musique et aident leur mère aux tâches ménagères ! Un partage entre les genres bien traditionnel...
Mais, tous sexes confondus, l'auteur souligne quelques permanences qui caractérisent la vie des adolescents. D'une part, les tâches scolaires tiennent une place régulière : quel que soit le jour de la semaine (sauf le diman- che, mais y compris le samedi), elles occupent quatre-vingt-dix minutes en moyenne par jour.
D'autre part, que ce soit en semaine ou le samedi, les adolescents se réservent une part importante de leur temps pour jouer et discuter entre eux. Hors de l'école, hors de la famille et hors des structures collectives, se faire une place dans le groupe des pairs est un moyen de se construire son univers autonome : « Les amis, les copains, les copines, les intimes et les compagnes apportent un florilège de satisfaction affective, de jalousie et de conflits permettant la connaissance et la structuration de soi. »
Références
J. Zaffran, Les Collégiens, l'Ecole et le Temps libre, Syros, 2000.