Avec cet état des lieux particulièrement détaillé et fondé sur une analyse chiffrée, la normalienne Sophie Barluet, auteure du rapport Edition de sciences humaines et sociales : le coeur en danger, nous amène à remettre en cause bon nombre d'idées fausses sur le domaine.
Ainsi, en termes économiques, la perception des années 1960-1980 comme un âge d'or des sciences humaines serait erronée. Le prisme déformant des grands systèmes de pensée émis et transmis par les livres publiés pendant cette période glorieuse, véritables best-sellers, a influencé fortement l'image globale que nous en avons.
En fait, c'est entre 1986 et 1990 que le mouvement de hausse le plus fort s'est produit dans le secteur. La référence aux années 1960-1980 serait donc « plus incantatoire que pertinente ». De même, l'histoire savante, discipline reine des années 70, est restée emblématique dans les esprits d'une certaine conception des sciences humaines en général, alors qu'elle semble être, en termes de chiffres, une exception, avec un pic de succès en 1974 et une diminution régulière depuis !