L'ésotérisme entre histoire et imaginaire

Da Vinci Code, un roman de Dan Brown publié en 2004 et traduit en français chez Lattès, connaît un succès inattendu, avec plus de 15 millions d'exemplaires vendus. Entre ésotérisme et polar, il met en scène une curieuse hypothèse. Le Graal a un nom, il s'appelle Marie-Madeleine, elle a eu une fille de Jésus, leur descendance serait vivante aujourd'hui, mais chut... C'est là un terrible secret que l'Eglise catholique s'acharne à étouffer depuis deux millénaires.

Ce scénario a-t-il jailli de l'imagination de D. Brown, ou celui-ci s'est-il inspiré d'autres écrits ? Et dans ce cas, quelle valeur historique peut-on accorder à une telle trame ? La journaliste Marie-France Etchegoin et le sociologue des religions Frédéric Lenoir se sont attaqués aux racines de cette histoire. Ils soulignent qu'elle trouve sa source dans l'ésotérisme français de l'après-Seconde Guerre mondiale. En 1967, l'occultiste Gérard de Sède avait recyclé dans L'Or de Rennes (René Julliard) la légende du trésor de l'abbé Bérenger Saunière, curé de Rennes-le-Château (Aude) de 1885 à 1917, devenu immensément riche du jour au lendemain.