L'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école primaire à la terminale, est une particularité bien française. Sa mise en place, destinée à assurer une éducation à la citoyenneté qui devait faire de tous les petits Français de bons et loyaux républicains, date, pense-t-on souvent, de l'avènement de l'école républicaine, à la fin du xixe siècle. Encore une représentation que viennent déconstruire les recherches menées par trois historiens, Anne Bruter, Jean-Luc Noël et Philippe Marchand !
Les pouvoirs politiques se sont préoccupés dès le début du xixe siècle de l'enseignement de ces matières. Elles sont devenues obligatoires dans les lycées et les collèges par un texte datant de 1814 ; et à partir de cette date, leur inscription dans les programmes ne sera plus remise en cause. L'idée de les confier à un professeur spécifique est décidée dans un texte de 1818, même si, jusqu'au début du xxe siècle, ce sont surtout les professeurs de latin qui en assurent l'enseignement. Et le concours d'agrégation « pour les études historiques et géographiques » date de 1831, en même temps qu'une place croissante leur est faite dans les épreuves du baccalauréat ès lettres et au concours général.