L’imagination chez l’enfant

Paul L. Harris, 2000, trad. Pascale Torracinta, Retz, 2007, 224 p., 27,30 e.
Pour Sigmund Freud et Jean Piaget, l’imagination dominait originellement la pensée de l’enfant, puis était progressivement (et salutairement) remplacée par une pensée plus logique. Se seraient-ils trompés ? Pour Paul L. Harris, psychologue à l’université de Harvard, cette faculté n’émerge que peu à peu. De plus, loin d’être un repli sur soi, elle permet de mieux appréhender la réalité et de mieux s’adapter au monde. Comment ? Notamment grâce à trois fonctions essentielles : l’immersion dans des mondes fictifs (qui reprennent cependant en grande partie les règles du monde réel) ; la comparaison de ce qui s’est passé avec ce qui aurait pu avoir lieu (raisonnement contrefactuel) ; l’exploration de ce qui est impossible ou magique.
Pour P.L. Harris, l’imagination n’est donc pas accessoire, mais nécessaire à notre pensée. Quelles conséquences en tire-t-il ? Qu’il ne faut ni laisser l’enfant tout découvrir lui-même, ni lui fournir une vérité toute faite. Mais l’aider à faire la part entre l’imaginaire et la réalité.