L'inégal essor des aires urbaines

La population française a atteint un tel niveau d'urbanisation (plus de 70 %) que les statisticiens de l'Insee ont dû concevoir de nouveaux découpages pour mieux rendre compte des disparités régionales. C'est ainsi qu'ils ont fait leur la notion d'aire urbaine forgée en géographie. Une aire urbaine est formée d'un pôle (lui-même formé de villes-centres et de banlieues) et d'une couronne périurbaine ; elle permet de mettre en évidence l'étalement de la population urbaine : la couronne progresse à un rythme plus élevé que les banlieues, qui progressent plus vite que les villes-centres. D'après les résultats du dernier recensement, ce modèle rend encore bien compte de l'urbanisation : de 1990 à 1999, la population a globalement progressé de 0,12 % par an dans les villes-centres, de 0,42 % dans les banlieues et de 1,03 % dans les couronnes périurbaines. Mais cette forme de croissance ne se vérifie plus aussi souvent : dans 17 des 73 aires urbaines de plus de 100 000 habitants que compte l'Hexagone, des villes-centres, situées pour la plupart au nord croissent plus rapidement que leur banlieue.