L'intelligence et l'école sous l'?il des psychologues

Peu après que l'enseignement scolaire ait été généralisé en France, on fit appel au psychologue Alfred Binet en lui demandant de mettre au point une méthode qui sélectionnerait les bons élèves des mauvais. Il inventa l'échelle métrique de l'intelligence, à l'origine du célèbre test de QI. Cent ans après, où en est-on sur la définition de l'intelligence ? Un colloque récent a montré la divergence des points de vue sur la question.

L'invité d'honneur était le professeur américain en cognition et en éducation Howard Gardner, inventeur de la théorie des intelligences multiples, selon laquelle il existerait huit (et peut-être plus) formes d'intelligence différentes. Vingt-cinq ans plus tôt, l'énonciation de cette thèse avait fait l'effet d'un pavé dans la mare : elle contredisait l'idée traditionnelle et dominante d'une intelligence unique et générale.

Une intelligence « existentielle » ?

Les fondements scientifiques de cette approche n'ont cependant jamais pu être établis... Ce que tendait à rappeler, ce jour-là, l'énoncé presque trop schématique qu'en a fait son auteur : l'idée que les musiciens sont doués d'une intelligence musicale, les danseurs d'une intelligence du corps, les informaticiens et les scientifiques, d'une intelligence logico-mathématique aura laissé sur sa faim un auditoire pourtant peu au fait de notions scientifiques. Même perplexité à l'annonce de la découverte probable d'autres formes d'intelligence, telles qu'« une intelligence existentielle » ou celle des « grandes questions fondamentales (pourquoi meurt-on ? Qu'est-ce que l'amour ?...) posées par l'art et la philosophie ».