« Pour les Nations unies, il s’agit moins de résoudre les problèmes que de durer plus longtemps que ceux-ci. » Pareille satire est-elle encore excessive tant l’impuissance de l’Organisation des Nations unies (Onu) face à l’agression russe contre l’Ukraine interroge ? Une telle violation manifeste de la Charte de San Fancisco (1945) devrait en effet entraîner une réaction collective forte. Mais l’Onu ne parvient pas à prendre les mesures nécessaires pour rétablir la paix et la sécurité internationales. Le Conseil de sécurité, son organe principal, est une fois de plus paralysé par le jeu du veto, cette faculté d’empêcher de faire, reconnue depuis l’origine à cinq puissances (Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France, Royaume-Uni) – et dont Moscou use et abuse en l’espèce. L’Onu se trouve-t-elle alors en état de « mort cérébrale », pour reprendre la formule d’Emmanuel Macron à l’encontre de l’Otan ? L’affaire est en réalité plus complexe.