L'Orient en Occident

Jack Goody, Seuil, 1999, 394 p., 150 F.

Jack Goody poursuit, depuis plus de vingt ans, une réflexion d'anthropologue et d'historien sur les facteurs qui rendent compte du développement différentiel des civilisations humaines. On se souvient sans doute de ses études sur l'invention et l'usage de l'écriture comme instrument de rationalisation des savoirs théoriques et techniques et partant, de la vie économique, politique et sociale des peuples passés et actuels. On connaît aussi son travail sur l'histoire de la famille en Europe.

Dans ce livre (publié en anglais en 1994), il s'oriente vers une réflexion de plus grande ampleur encore, qui est aussi une synthèse critique de sa pensée. Son objectif est, comme à l'habitude, clairement exposé : invalider la thèse souvent tenue pour évidente selon laquelle le décollage de la civilisation occidentale, après la Renaissance, plonge ses racines dans les avantages intellectuels et sociaux que lui auraient apporté la science grecque d'un côté, et l'humanisme judéo-chrétien de l'autre.