La Bande, le risque et l'accident

Maryse Esterle-Hedibel, L'Harmattan, 1997, 260 p., 140 F.

Ce livre décrit et théorise le comportement, les attitudes, la vie quotidienne de deux bandes de jeunes dans des cités déshéritées de la banlieue parisienne.

L'auteur montre bien comment l'existence de ces bandes d'adolescents constitue une réponse, une défense contre la stigmatisation et la relégation dont ils sont victimes avec leurs familles en raison de leur extranéité, de leurs très faibles ressources économiques et culturelles. La bande est un « cocon protecteur » qui valorise l'individu, lui donne une place, un statut, un univers de normes, et la possibilité de s'approprier par force des biens de consommation dont il serait normalement privé. La bande est fréquemment délinquante mais n'est pas un gang au sein d'une équipe de délinquants organisés. Les jeunes volent surtout pour posséder et parader, ils sont rarement receleurs. La drogue dure est mal vue, la dépendance est perçue comme une déchéance, un échec. Cependant, lorsque l'adolescent grandit, il sort un jour de la bande. Il peut décrocher un travail. Il peut au contraire être entré progressivement dans une sous-culture délinquante et dans un véritable gang de receleurs ou de trafiquants. En définitive, les solutions sont peu nombreuses pour ces jeunes de cités à l'abandon qui n'ont, la plupart du temps, aucun diplôme, aucune aide familiale et des perspectives d'emploi très limitées.