Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) en général, et Internet en particulier, servent-ils les intérêts de la démocratie ou la menacent-ils au contraire ? Parmi les multiples scénarios que cette question a inspiré outre-Atlantique, le politologue Benjamin Barber de l'université de Rutgers (New Jersey) en distingue trois : le scénario Pangloss, le scénario de Pandore, le scénario jeffersonien. D'inspiration résolument libérale, le premier met l'accent sur la multiplication de l'offre et la remise en cause inévitable des monopoles étatiques. Il considère que la diffusion des nouvelles technologies par le libre jeu de la concurrence empêchera la constitution de monopoles tout en garantissant les citoyens contre les risques de voir advenir le fameux Big Brother décrit par George Orwell. Les tendances actuelles, constate B. Barber, montrent déjà les limites de ce scénario : la multiplication de l'offre de programme et de services via les NTIC masque à peine un processus de concentration des industries de la communication entre les mains de quelques conglomérats (TimeWarner, Disney, groupe Murdoch).
Marc Olano