Depuis longtemps, on présente la démocratie athénienne comme réservée à une élite de citoyens se consacrant à la guerre et à la politique et méprisant le travail et les affaires. Au IVe siècle av. J.‑C., au moment de l’épanouissement du régime démocratique, seuls avaient accès à l’agora (espace de délibération) les hommes libres qui jouissaient du statut de citoyen. En étaient exclus les esclaves et les métèques, des étrangers installés dans la cité (on dirait aujourd’hui des immigrés), et bien sûr les femmes et les enfants. Les citoyens étaient avant tout de riches propriétaires terriens oisifs qui déléguaient le travail des champs, l’artisanat et le commerce aux métèques. Ils ne valorisaient que les activités « nobles » : la politique et la guerre. Le travail et les affaires économiques étaient alors considérés comme serviles et méprisables.
La démocratie grecque revue et corrigée
Contrairement à une idée reçue, les citoyens athéniens n’étaient pas tous des rentiers oisifs. Et les actifs n’étaient pas tous exclus de la politique.