La dépression

Solitude, désespoir, perte de plaisir ou d’intérêt pour les activités 
de la vie courante, pensées suicidaires… la dépression est une maladie 
que les antidépresseurs, seuls, ne peuvent pas toujours combattre.

Remy
Un faux dépressif compétent

(…) Je continue mes rendez-vous avec le docteur C. à qui j’explique mon inquiétude, parce que j’ai décidé de quitter ma colocation et que je suis en fin de droit d’AAH [Allocation aux adultes handicapés, NDLR] et qu’au vu de mes troubles qui ne sont pas aussi graves que d’autres maladies, j’ai peur que le renouvellement me soit refusé et que du coup, ben pas de nouveau logement possible et retour chez maman. Elle me rassure en me disant que mes troubles restent suffisamment graves pour que justement on ne me refuse pas un renouvellement, qu’elle est prête à le faire sans problème. Je me rends finalement à mon rendez-vous et là sans crier gare, le docteur C. commence à s’énerver et me sort des jolies phrases : “Vous êtes juste un fainéant qui n’a juste pas envie de travailler pour pouvoir continuer à vivre dans votre petit confort, et la société en a marre de payer pour des gens comme vous. Regardez, je suis obligée de marquer des tartines, parce que c’est pas possible de faire une demande d’AAH avec seulement ce que vous avez. Maintenant, j’exige que vous vous bougiez et que vous retourniez au centre de réinsertion”. Et ça, ça a duré pendant une heure, j’en ai tellement pris dans la gueule que j’en ai pleuré et elle en avait absolument rien à faire, elle continuait à m’enfoncer encore. J’étais tellement mal après cet entretien, que je n’ai pas réussi à dormir pendant plus de 3 jours consécutifs, je me mettais parfois à pleurer et à rire en même temps que je me scarifiais.

Au rendez-vous suivant, je me décide à expliquer à quel point son attitude m’a blessé la fois précédente, ce à quoi elle m’a répondu : “Moi, je ne suis pas comme vos parents, je suis psy donc je suis bienveillante” (no comment). Trop c’est trop, déprimé depuis plus de 15 ans, lâché par les soignants et forcé encore une fois dans ma vie à faire quelque chose sans qu’on me demande mon avis, je décide d’arrêter mon traitement tout en planifiant mon suicide. J’ai fini par craquer complètement et à faire des crises d’angoisses terribles, au point que je n’étais plus capable de parler et que j’ai subi un black-out. J’en refais encore une chez moi très tard dans la nuit, alors j’appelle ma mère, encore une fois incapable de prononcer le moindre mot. Elle a finalement réussi à me calmer et m’a fait cracher tout ce qui se passait. Elle m’a finalement fait promettre de TOUT dire aux soignants pour que je sois pris en charge C’est ce que je fais et là, BAM. Mur d’incompréhension, ils ne veulent pas admettre que je vais mal (surtout le docteur P.) et ne font que me répéter que j’ai des compétences. Le docteur P., a eu vent que j’avais dit que je voulais arrêter mon suivi avec le docteur C., et m’a dit qu’elles travaillaient ensemble pour pouvoir tenir un discours cohérent et que si je n’acceptais pas de continuer avec le docteur C., ben je n’avais qu’à dégager du centre. Et puis si je vais mal, ben je n’ai qu’à me démerder avec le 15. Génial, le suivi psy en France…•


Youpi
J'ai dû ne compter que sur moi

Je veux témoigner de la difficulté à trouver un psy qui soit réellement aidant et compétent.

J’ai fait une dépression suite à un changement de région et l’abandon de mon travail auquel j’étais           fortement attachée, deux décès consécutifs de personnes très proches, et un passé d’enfant lourd de souffrance. Je suis descendue très bas, je songeais constamment à la mort car je vivais une souffrance psychique intense, la honte de me trouver dans cet état, l’envie que l’on vienne me tuer pour mettre fin à ce que je vivais et une extrême solitude.

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J’ai entrepris de contacter différents psychothérapeutes, dont une choisie parce qu’elle était censée pratiquer l’EDMR, qui disait n’importe quoi avec des théories complètement dingues et relevait plus de la secte et du charlatanisme. Après plusieurs essais inefficaces, je désespérais. C’est ainsi que j’ai pris un rendez-vous avec un psychiatre. La première séance, j’étais complètement en larmes. Dépressive, j’ai raté la deuxième séance car j’avais du mal à me lever.

J’ai tenté d’appeler ce psychiatre mais quand il a décroché, j’étais tellement honteuse de moi que je n’ai pas réussi à lui parler. Il m’a rappelée aussi sec en m’engueulant vertement et en mettant un terme à la possibilité d’un autre rendez-vous, ce qui a accru ma honte et mon malaise. Mortifiée, je lui ai adressé une lettre d’excuses. J’ai eu un père maltraitant et ce n’était déjà pas facile pour moi de m’adresser à un homme !