D'après un chiffre couramment avancé, 80 % des incidents déclarés dans les centrales nucléaires françaises ont une cause humaine. Nul doute que le dernier incident en date, intervenu à la centrale de Blaye le 22 avril 2001, accréditera encore un peu plus cette idée. Nul doute non plus qu'elle confortera ceux qui, depuis l'accident de la centrale de Three Mile Island intervenu en 1979, appellent à une réduction drastique de l'intervention humaine dans le fonctionnement des centrales et son remplacement par des systèmes automatisés.
Pourtant, la part du facteur humain n'est pas facile à déterminer. C'est ce que rappelait une thèse remarquée (prix de l'Ecole polytechnique 1999), réalisée en collaboration avec le Groupe facteurs humains (GFH) de la Direction études et recherches et de la Direction de l'exploitation du parc nucléaire d'EDF.