1938. L'épistémologue veut ici montrer que les obstacles à la connaissance ne sont pas seulement extérieurs. L'esprit oppose aussi des résistances que G. Bachelard nomme des " obstacles épistémologiques ". Il dénonce ainsi le charme de l'universel qui nous pousse à généraliser trop vite mais aussi celui exercé par le pittoresque de l'expérience sensible. Par exemple, parce que le phénomène électrique donnait lieu à des expériences amusantes et impressionnantes pour le public, il apparut comme facile et ôta le sens du problème aux scientifiques. C'est ce qui explique sans doute que sa théorisation scientifique a été si tardive et que la science de Charles de Coulomb semblait bien ennuyeuse et dépourvue de charme. Comme le montre G. Bachelard, l'histoire des sciences regorge d'exemples comparables. Les obstacles épistémologiques sont innombrables, et l'esprit scientifique doit sans cesse lutter contre ses tentations : connaître, c'est aussi lutter contre soi.
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La Bibliothèque idéale des Sciences humaines.
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