LA MAISON AVEC PISCINE
Depuis les années 1970-1980 et la lente dégradation des banlieues, la maison individuelle s’est imposée comme le modèle d’habitat dominant en France. Toutes catégories sociales confondues. Qu’on habite une villa d’architecte ou un pavillon Phénix, le bonheur n’est pas complet sans un carré d’herbe, symbole d’un idéal de vie au grand air. À côté du salon de jardin, et du trampoline, on y trouve de plus en plus souvent une piscine, au Sud, mais aussi au Nord. L’Hexagone compterait au total près de 2 millions de bassins, soit un pour 33 habitants ! Quelle que soit sa taille, c’est l’assurance de pouvoir recevoir ses proches dans un cocon protecteur. À rebours de la mixité sociale promue par les décideurs publics.
Une vie à l’air pur ?
Une maison, oui, mais au vert. La commune de Saoû, dépeinte par Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely, est emblématique de l’engouement d’une nouvelle génération de citadins éduqués, en quête d’une vie alternative, pour la Drôme, champion français de l’agriculture bio. La France est pleine de ces enclaves belles et sauvages, plébiscitées par les néoruraux. En ouvrant des coworkings associatifs, microbrasseries artisanales, fournils et autres fermes-auberges, ils contribuent à dynamiser le territoire, mais aussi à une forme d’embourgeoisement qui exclut les locaux, comme dans le Lubéron durant les années 1980.