En 2017, l’indice Soft Power 30, produit par une agence de communication de Portland en partenariat avec l’université de Californie du Sud, place la France en tête du classement. Il combine plusieurs critères allant de la digitalisation de la société à l’éducation et l’implication du gouvernement dans la gouvernance mondiale. L’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron comme plus jeune président de la République élu n’est d’ailleurs pas sans lien avec ce résultat en insufflant l’image d’un leader dynamique dans son temps.
Si la mesure du soft power – qui désigne la capacité de séduction et d’attraction culturelle d’un pays – se révèle une entreprise délicate, elle ne constitue qu’un premier abord de l’influence dans le monde. La France dispose à cet égard de ressources diversifiées qui vont bien au-delà du rayonnement culturel, comme ses forces militaires et son pouvoir diplomatique. Néanmoins, le contexte mondial actuel tend à rebattre les cartes obligeant la France à redéfinir ses manières de peser.
Présente sur l’ensemble des cinq continents grâce à ses territoires, départements et collectivités d’outre-mer ainsi qu’en terre Adélie, la France possède également le second espace maritime au monde après les États-Unis avec ses 11 millions de km2 de zone économique exclusive.
Elle demeure tout d’abord une puissance militaire moyenne. Bien que membre du club fermé des États disposant de l’arme nucléaire, la France n’a pas la force de frappe des États-Unis ou de la Russie. Néanmoins, elle contribue aux opérations de paix de l’ONU (5 % du budget total comme l’Allemagne et le Royaume-Uni) et agit en partenariat avec ses alliés sur différents théâtres. Annuellement, plus de 10 000 soldats français évoluent à l’extérieur du territoire national : que ce soit en tant que forces prépositionnées ou en opérations extérieures essentiellement en Afrique et au Moyen-Orient. Cette capacité à intervenir, notamment de manière très réactive, et les diverses expériences de terrain enregistrées depuis la fin de la guerre froide forcent l’admiration des militaires étrangers notamment des officiers américains, lesquels les perçoivent comme les plus crédibles parmi leurs alliés.
Sur le plan culturel, la France demeure très influente. Aujourd’hui, le français correspond à la deuxième langue enseignée au monde avec ses 116 millions d’apprenants. D’ailleurs, les 230 millions de francophones augmenteront considérablement dans les décennies à venir : entre 370 et 770 millions selon les scénarios en 2060. Le réseau culturel, initié à la fin du 19e siècle et destiné à l’apprentissage du français, comprend 124 Instituts français et 813 Alliances françaises. D’autres vecteurs de nature médiatique s’ajoutent comme RFI et France 24, chaîne d’information en continu diffusée à l’international et créée en 2006. Afin de permettre une meilleure synergie du secteur, un opérateur commun au ministère de la Culture et du ministère des Affaires étrangères est créé en 2011 : l’Institut français. Grâce aux aides de l’État, certains secteurs demeurent très compétitifs comme le cinéma ou le spectacle vivant. Ces particularités tant sur le plan culturel que scientifique expliquent l’attraction française que ce soit sur le plan éducatif (343 400 étudiants étrangers accueillis en France en 2017-2018) ou bien touristique (1re destination mondiale avec un seuil de 90 millions dépassé en 2018).