LA GLOBALISATION ÉCONOMIQUE

Après avoir beaucoup fantasmé sur la disparition des frontières et des Etats, on sait aujourd'hui que l'économie globalisée n'est pas détachée du fonctionnement de la régulation étatique et politique. La mondialisation n'est pas non plus responsable, comme on l'a parfois dit, de toutes les inégalités du monde. L'essentiel est, quel que soit le point de vue que l'on adopte, de trouver les voies d'une régulation capable de contrer les effets négatifs et la brutalité de l'expansion et des transformations du capitalisme. Or, les réponses ne sont pas identiques selon les situations, et plusieurs formes nationales de relations entre économie, politique et société existent, qui n'ont pas les mêmes potentiels ni les mêmes effets. Suzanne Berger, professeur au MIT, estime même, compte tenu du poids de la régulation politique et étatique sur l'économie, que la mondialisation actuelle n'a rien d'irréversible. Quoiqu'il en soit, le constat est que l'ouverture des frontières aux hommes et aux marchandises depuis les années 80 a favorisé de manière spectaculaire la capacité d'innovation des individus et des firmes, qui s'appuient souvent sur des réseaux, des savoir-faire et des territoires antérieurement performants.