Il a y encore peu, on appelait « maniaco-dépressifs » ceux que l’on nomme aujourd’hui les « bipolaires ». La maladie maniaco-dépressive évoquait ces cas spectaculaires de personnes connaissant un épisode maniaque - marqué par l’exaltation, l’euphorie extrême et un délire des grandeurs - suivi d’une phase de dépression sévère.
Le changement de terminologie souligne une inflexion dans l’étiologie de la maladie. Tous les bipolaires ne relèvent pas de la forme la plus extrême, appelée TB1, où le sujet dans sa phase maniaque se sent invincible et omnipotent, se prend pour le sauveur de l’humanité ou un super-héros invincible… Il existe une autre forme (TB2) sans délire. Durant la phase d’euphorie appelée « hypomanie », le sentiment de surpuissance se manifeste par des achats compulsifs et démesurés, une sexualité débordante, une créativité intense ou une totale insouciance vis-à-vis des risques courants. Cela ne veut pas dire que le trouble soit moins grave : car justement cette absence de phase critique peut faire que la maladie passe plus inaperçue, et donc que la prise en charge soit différée. Certains troubles bipolaires sont aussi associés à la toxicomanie, l’alcoolisme ou des troubles alimentaires, ce qui complique le diagnostic. On parle alors d’états mixtes.