La mécanique des procès

Les sorciers et les sorcières n’existent pas : ils sont le produit de rumeurs et d’accusations mais les procès en sorcellerie obéissent à des schémas assez constants.

Les procès en sorcellerie et les « chasses aux sorcières » qui ont eu lieu dans l’Europe du 15e et du 17e siècle et ceux qui se déroulent aujourd’hui en Afrique contemporaine suivent des schémas similaires. On y retrouve trois personnages clés :

1) Les plaignants

2) Le juge-exorciste

3) Les accusés

 

Le plaignant

À la base d’une accusation, il y a toujours la plainte d’une personne qui se déclare victime d’un mauvais sort parce que des maux inexpliqués s’abattent sur elle : la mort d’enfants ou de bétail, une suite d’échecs et d’épreuves. La rumeur ne suffit donc pas, à elle seule, à entraîner une accusation.

Le juge-exorciste

Le juge-exorciste est chargé de déterminer si le plaignant est ou non victime de sorcellerie et éventuellement de désigner un coupable. L’examen de la plainte peut se faire par des moyens de divination et/ou par l’extorsion d’aveux. Durant les chasses aux sorcières, les tribunaux de l’Inquisition avaient recours à la torture pour faire avouer le coupable. En Afrique, ce sont les devins désenvoûteurs qui désignent le coupable et confirment ou non les soupçons du plaignant.