Pour la grande majorité des gens, le confinement imposé par la pandémie du Covid-19 conduit à une distorsion temporelle : le temps semble être suspendu, et le présent s’étire. Nous sommes dans une bulle temporelle qui se dilate au fur et à mesure des jours. Le temps semble ainsi se dilater, d’autant plus que la fin de cet épisode est floue, incertaine, à la fois proche et lointaine. Placés dans une zone d’incertitude, nous avons tendance à nous focaliser sur le présent, ce qui est somme toute assez inhabituel dans nos sociétés, qui sont traditionnellement orientées vers le futur, en quête de rentabilité, de prise de décision optimum et de planification (Stolarski et al., 2018).
Les sources possibles de cette distorsion temporelle
Trois phénomènes peuvent expliquer l’impression que le temps semble suspendu en cette période de confinement.
- 1/ Un confinement à durée indéterminée
Le premier phénomène est que nous sommes dans l’attente, dans l’attente d’une fin à cet épisode qui a constitué une rupture temporelle dans nos vies. Le peu de visibilité sur la fin du confinement, et plus généralement sur la fin de la pandémie, accentue l’impression que le temps s’étire : nous ne pouvons pas encore mesurer la temporalité de l’évènement dont nous sommes en quelque sorte prisonniers. Prisonniers au sens spatial, car limités dans nos déplacements, mais aussi temporel car nous nous retrouvons captifs du présent. Il est difficile d’imaginer les formes et l’étendue des conséquences sociales, économiques, mais aussi psychologiques, des contraintes imposées par le confinement de la moitié de l’humanité mondiale. Se projeter dans le futur aussi bien proche que lointain est devenu, pour la plupart, difficile.