Comment passe-t-on d’une timidité maladive au coaching, aux conférences et au one-man-show ?
À 15 ans, j’étais toujours en train de me comparer aux autres, de douter. J’étais incapable de passer à l’action et de m’exprimer, notamment en famille. Je me sentais la gorge serrée, coupée. Je détestais ma vie, et pourtant je sentais en moi un grand potentiel. J’envisageais le suicide. Puis il y a eu plusieurs déclencheurs. Par exemple, ma mère m’a dit : « J’en ai marre que tu te plaignes ! Si ta vie ne te plaît pas, tu la changes ! »
Ça a été un électrochoc très désagréable. À la même époque, j’ai dû me lancer dans le théâtre pour les cours de français. Terrorisé face à une possible humiliation, j’ai travaillé L’Avare comme un fou en regardant en boucle le film avec Louis de Funès, et obtenu la note maximale alors que les autres, à la base, étaient beaucoup plus à l’aise que moi. J’avais compris confusément que le travail paie, que je pouvais apprendre à travers les autres, et qu’en passant à l’action je pouvais me surprendre moi-même. Je me suis donc engagé à accomplir, chaque jour ou presque, quelque chose qui me faisait peur : oser lever la main en cours, aborder un groupe de jeunes, demander l’heure…
Ça paraît simple, mais c’est comme ça qu’on reprend confiance, à la limite entre notre zone de confort et d’inconfort. La peur est une boussole qui nous indique où aller pour devenir une nouvelle personne. Pourtant ça n’allait jamais assez vite pour moi, je restais frustré. Je visionnais des heures de vidéo sur YouTube, je mettais tout mon argent dans des livres, des audios et des DVD consacrés à la réussite, la PNL, à laquelle je me suis formé. Entre 18 et 20 ans, je n’écoutais plus de musique, mais uniquement des audios pour apprendre. À 20 ans, j’ai négocié dans une fac le prêt d’une salle pour donner des conférences gratuites de développement personnel aux étudiants. L’ambiance était chaotique, parce que je n’incarnais pas suffisamment ce que j’essayais de transmettre. Le meilleur moyen de m’améliorer, c’était de rencontrer des gens qui m’inspirent : j’ai alors investi dans du matériel pour interviewer des artistes, des comédiens… Des gens qui réalisent leur rêve, qu’ils fassent le tour du monde, qu’ils soient profs avec une méthode particulière, qu’ils soient milliardaires… À l’époque, j’ai réalisé à peu près 25 interviews.