Inégalités de développement, conflits, catastrophes naturelles, mondialisation du marché du travail… Les raisons ne manquent pas pour expliquer que le nombre de migrants ait triplé en l’espace de quarante ans. On en compte désormais près d’un milliard à l’échelle mondiale : d’après le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), 740 millions de personnes sont en déplacement – temporaire ou définitif – dans leur propre pays (réfugiés fuyant un conflit, exode rural…) et 240 millions sont des migrants internationaux.
Migrations Sud-Sud et régionalisation
Leurs trajectoires se sont diversifiées, faisant voler en éclats l’ancien découpage entre migration économique, du Sud vers le Nord, et migration politique, des pays de l’Est vers ceux de l’Ouest. Les nouveaux attraits des pays émergents, combinés aux obstacles légaux posés à l’entrée des pays occidentaux font qu’on émigre désormais presque autant vers le Sud que vers le Nord. Un mouvement qui s’explique, selon la politiste Catherine Wihtol de Wenden (1), aussi bien par l’essor d’un tourisme au long cours, que par la volonté de certains retraités de s’installer au soleil, ou encore par la quête d’opportunités de vie de jeunes Européens fuyant un continent en crise.