La plus belle histoire du langage

Pascal Picq, Laurent Sagart, Ghislaine Dehaene et Cécile Lestienne, Seuil, 2008, 184 p., 16 €
Trois spécialistes – dans l’ordre un paléoanthropologue, un linguiste et une pédiatre – répondent aux questions d’une journaliste sur le langage. À l’arrivée, on obtient un utile condensé de ce que nous savons du « propre de l’homme ».
Pascal Picq se penche sur ce que la préhistoire nous apprend de l’apparition du langage. Ce phénomène, impossible à dater, semble résulter de plusieurs caractéristiques liées à la bipédie et pour certainesprésentes dès ses débuts dans le genre Homo (il y a 2 ou 2,5 millions d’années) : cerveau abritant des zones dédiées à cette fonction et dont le volume va progressivement croître, appareil vocal approprié, fabrication d’outils…
Laurent Sagart récapitule les règles de base de la linguistique et les débats qui l’agitent. Ainsi, existe-t-il une langue-mère ? Peut-être, au sens donné par Merrit Ruhlen, c’est-à-dire une langue unique d’origine, issue d’un petit groupe d’Homo qui aurait frôlé l’extinction avant de coloniser la planète entière. Ghislaine Dehaene, enfin, expose les théories de l’acquisition du langage par l’enfant. On retiendra, entre autres, que le bilinguisme n’est absolument pas préjudiciable au développement du nourrisson. Et que si son premier mot est plus souvent « papa » que « maman », c’est que le terme masculin est plus facile à vocaliser que le féminin.