La pratique du psychologue et l'éthique, sous la direction d'Odile Bourguignon. Mardaga, 2009, 256 p., 28 ¤

Le psychologue, comme tous les professionnels de la santé, est confronté à de nombreux problèmes d’ordre éthique. Tout d’abord, de par sa responsabilité de soignant : son premier impératif est de ne pas nuire. Or, « tout rapport à autrui est potentiellement exposé au mal », nous rappelle Odile Bourguignon dans son introduction. D’emblée, avant même le début de toute pratique, s’impose une situation manifestement délicate que René Bobet décrit par une asymétrie qui fonde la relation clinique. D’autre part le patient a des droits, notamment celui d’obtenir un compte rendu des évaluations le concernant. Mais peut-on tout lui dire ? Quelles sont les limites du secret professionnel ? Que doit faire le psychologue lorsque son patient lui rapporte des éléments susceptibles de mettre en danger la vie des autres ? La difficulté revient à établir un juste équilibre entre les lois, l’éthique, et la volonté du patient, alors que le droit se trouve parfois en décalage avec l’état de souffrance du sujet, et que l’éthique ne s’articule pas forcément avec le professionnalisme. Autre aspect délicat : la recherche d’objectivation. Le psychologue expert, par exemple, doit donner un avis purement technique, diagnostiquer, évaluer, chiffrer. Autrement dit, transformer des éléments subjectifs en données objectives, ce qui entraîne une déshumanisation du sujet concerné… L’ouvrage passe ainsi en revue de nombreuses situations concrètes avant de se clore sur une note inattendue, avec des considérations plus historiques et anthropologiques relatives aux altérations de la conscience morale qui peuvent si facilement nous transformer en criminels.