On ne sait pas si c'est vraiment le plus vieux métier du monde, mais il est certain que la prostitution ne date pas d'hier, comme le rappelle Maurice Sartre, professeur à l'université de Tours. Dans l'Antiquité, les témoignages fourmillent. Certains sont sujets à caution, comme les accusations qui circulent à propos de Messaline, l'épouse de l'empereur romain Claude, de se prostituer à l'insu de son mari. Par contre, il n'y a aucun doute sur l'existence d'un commerce d'esclaves prostitués (jeunes femmes, jeunes hommes, enfants...) chez les Grecs et les Romains.
Au Moyen Age aussi, « chaque ville a son bordel », résume Jacques Rossiaud, professeur à Lyon-II et auteur de La Prostitution médiévale (1990). Les prostituées proviennent des milieux miséreux, mais il y a aussi une prostitution de luxe. C'est surtout dans le Paris du xviiie siècle que se déploie le petit monde des « courtisanes de haut vol » décrit par Maurice Lever (CNRS), qui reçoivent des cadeaux somptueux de « princes, seigneurs, fermiers généraux, étrangers cousus d'or » en échange de leurs charmes.
Dans l'ensemble, la prostitution repose sur l'exploitation d'une main-d'oeuvre féminine miséreuse. C'était le cas déjà avec la fameuse traite des Blanches, qui ne fut pas qu'un mythe. A la fin du xixe siècle, rapporte l'historien Jacques Solé, un commerce international du sexe existait déjà : aux Etats-Unis ou à Londres, des mafias faisaient venir des jeunes femmes d'Europe pour les prostituer. Cela se passait un siècle avant que ne se constituent les réseaux mafieux de prostitution qui agissent aujourd'hui en Europe de l'Est, Afrique, Asie ou Amérique du Sud.
Références
« Le commerce du sexe. Maisons closes et traite des Blanches », L'Histoire , n° 264, avril 2002, 5,80 ?.
Jean-Paul Fitoussi
Un économiste dans la société
Né en 1942, Jean-Paul Fitoussi préside l'Observatoire français de conjonctures économiques (OFCE) depuis sa fondation en 1981 : sans équivalent dans les autres pays industrialisés, cette institution a pour vocation de produire des prévisions et des études sur les économies française et européennes dans leur contexte international ; elle offre aussi la particularité d'intégrer en son sein une équipe de sociologues (groupe Louis-Dirn) en charge de l'analyse des tendances lourdes de la société française.
Professeur à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, J.-P. Fitoussi est régulièrement professeur invité d'universités étrangères. Enfin, il poursuit une démarche de recherche en collaboration avec d'autres économistes, et non des moindres : Paul Samuelson (prix Nobel 1970), Kenneth Arrow (prix Nobel 1972), Edmund Phelps... Une triple casquette de « conseiller », d'enseignant et de chercheur qui fait de Jean-Paul Fitoussi un économiste à part dans le champ de la science économique contemporaine.
SES PRINCIPAUX OUVRAGES
Parmi ses ouvrages en langue anglaise :
Sur la théorie macroéconomique moderne.
