La psycha aux USA : et Moi, et Moi, et Moi 1925, Hollywood

Le moule américain

En 1925, le nabab hollywoodien Sam Goldwyn claironne qu’il est prêt à verser 100 000 dollars à Freud pour le scénario idéal d’une histoire d’amour. La psychanalyse en a fait, du chemin, depuis les conférences de Freud et Jung en 1909 ! Elle se diffuse lentement mais sûrement, puis connaîtra un brusque coup d’accélérateur avec l’afflux d’une cinquantaine d’analystes juifs fuyant l’arrivée des nazis, avant les renforts d’une autre vague d’intellectuels pendant la guerre. Elle va s’adapter au continent, avec davantage d’exigences pragmatiques que de sophistication théorique.

La grande affaire de la psychanalyse américaine ne sera pas l’inconscient, mais les splendeurs et misères du Moi. Heinz Hartmann (1894-1970), à partir de 1930, sera le fer de lance de l’Ego psychology : les mécanismes de défense d’Anna Freud frappent les esprits, et constituent l’une des bases de réflexion pour cerner le développement et l’adaptation de l’individu au monde moderne. Non plus Ego, mais Self psychology sera le mot d’ordre des années 1970 dans la lignée de Heinz Kohut (1913-1981) décrivant un Moi inquiet et narcissique à la fois. Le courant des relations d’objets, suite aux travaux des londoniens Winnicott et Klein, s’intéressera aux relations précoces entre la mère et l’enfant, mais aussi à leur implication possible dans la genèse des troubles de la personnalité.

• Heinz Kohut. (1974). PUF, 2004. • Eli Zaretsky. . Albin Michel, 2008.