Attentats meurtriers, faits divers criminels, bavures policières, agressions sexuelles, harcèlement moral… face aux multiples formes de violences, quel est le rôle du psychologue ? Spontanément, on l’associe à une approche individuelle, notamment par la prise en charge des victimes ou des agresseurs. Or, il existe une sous-discipline de la psychologie, encore méconnue en France, qui propose un élargissement de paradigme. La psychologie de la paix (peace psychology) s’attache à analyser les causes et les effets de la violence sous toutes ses formes, dans le but de limiter et de prévenir ses manifestations dans la société, et favoriser ainsi la paix.
Violence directe et violence structurelle
Ce courant a émergé aux États-Unis dans la deuxième moitié du XXe siècle. Alors que planait la menace d’une guerre nucléaire, des psychologues formés dans les domaines traditionnels de la psychologie furent désireux de mobiliser leurs connaissances au service de la prévention d’une telle catastrophe. Après que cette menace s’est estompée, les chercheurs en psychologie de la paix ont continué à s’intéresser aux problématiques de la violence, des conflits, de la guerre et de la paix à travers le monde. Les deux principales organisations sont Psychologists for Social Responsibility (PsySR) et la division Peace Psychology de l’American Psychological Association. Bradley Olson, l’un des dirigeants de PsySR, estime que ces organisations regroupent à elles deux environ 600 psychologues.