La pyramide des besoins 1943, New York

Un lieu commun extraordinaire

Du haut de cette pyramide, trois quarts de siècle nous contemplent. Elle est devenue l’un des symboles les plus connus de la psychologie. Proposée dans Théorie de la motivation humaine (1943), par un psychologue qui a dû lui-même batailler pour acquérir son épanouissement, Abraham Maslow (1908-1970), elle superpose différents niveaux de motivations supposées présentes chez chaque être humain. Les besoins de base représentent les plus importants, et ceux du sommet sont la cerise sur la pyramide, que nul ne peut viser sans avoir assouvi les inférieurs. Pour être atteint, chaque niveau doit reposer sur les précédents, stabilisés.

De la nourriture à la transcendance

Les besoins primaires sont d’abord, et tout simplement, biologiques. Ils sont la priorité des priorités, question de survie : boire, manger, se chauffer, dormir. Un degré au-dessus, on trouve le besoin de sécurité. Du corps, là encore, mais également au sein d’une famille, de la société, d’un domicile bien à soi. Plus haut, viennent les besoins d’intégration sociale, depuis la possibilité d’une vie sexuelle épanouie jusqu’à l’assurance d’être aimé, de pouvoir compter sur des proches, de se reconnaître dans un groupe. En poursuivant vers le sommet, on trouve les besoins liés à l’estime, c’est-à-dire la reconnaissance que vous témoigne autrui mais aussi la confiance en soi. Ensuite, nous quittons les besoins primaires pour aborder les besoins d’épanouissement personnel : cognitifs, pour apprendre et comprendre ce qui nous intéresse, ce qui nous entoure ; esthétiques, qui nous font rechercher la beauté, sous forme artistique, culturelle ou contemplative. Tout en haut de la pyramide se trouve le besoin d’autoréalisation : devenir pleinement soi-même. Ouf ! Nous voilà donc arrivés ? Pas tout à fait, car quelques happy few peuvent dépasser la pyramide, s’en extraire avec le besoin bien peu réalisé d’auto-transcendance. C’est là qu’en quittant la pyramide nous laissons aussi derrière nous le souci de soi, quand nous nous vouons aux autres ou nous rencontrons Dieu. Mais à vrai dire chacun nourrit son but ultime afin de Devenir le meilleur de soi-même (1954). Maslow va également se consacrer à l’analyse de grandes figures historiques qu’il juge accomplies, comme Abraham Lincoln ou Albert Einstein.

• Abraham Maslow. (1954). Eyrolles, 2013. • Alfonso Santarpia. . Dunod, 2016.