La résilience collective

De l’avis pour une fois unanime, la résilience est facilitée par un entourage compréhensif et étayant. L’idée de « tuteurs de résilience » illustre d’ailleurs que celle-ci n’est pas un processus solitaire. Mais il serait abusif de croire qu’un événement grave, ou tout simplement une succession de déconvenues plus minimes, affecte uniquement l’individu concerné en préservant ceux qui l’entourent. Les proches subissent parfois les contrecoups dans des proportions telles que l’équilibre familial, par exemple, peut être remis en cause et doit alors, lui aussi, se rétablir. Le psychologue Norman Garmezy propose une liste de neuf qualités définissant une famille résiliente idéale qui, en substance, doit être unie, structurée, ouverte sur l’extérieur (1).
Hormis la famille, un groupe peut suivre un processus apparent de résilience suivant des formes inattendues, telles ces communautés se formant spontanément sur Internet suite à un traumatisme collectif. Il arrive que la résilience soit également évoquée à l’échelle d’un groupe ethnique ou d’une nation suite à une crise majeure, une catastrophe naturelle ou un conflit. Mais comment s’assurer qu’une communauté a surmonté son traumatisme ? Sur la foi du PIB, ou de données sociologiques relatives au bien-être des citoyens ? Une fois de plus, les critères d’appréciation varient selon les chercheurs.

 

NOTE :

(1) Norman Garmezy, « Children in poverty: Resilience despite risk », Journal of Psychiatry, vol. LVI, 1993.