À l’heure où le terme « révolution » désigne un peu n’importe quoi, l’étude réalisée par Orlando Figes, historien anglais spécialiste de la Russie, pose des jalons utiles à une meilleure compréhension des phénomènes historiques à l’œuvre dans ces moments d’effervescence collective. Il prend pour exemple la dernière parvenue à se maintenir durablement au pouvoir en Occident, la révolution russe. Cet « essai d’histoire globale » est habité par l’idée que « la tragédie révolutionnaire résidait dans son héritage d’arriération culturelle plutôt que dans le fléau de quelques bolcheviks étrangers ». Un héritage renforcé par des siècles de « servage et de soumission qui n’avait pas préparé la population à se mesurer à ses maîtres politiques ».
La qualité remarquable du livre ne consiste pas en informations inédites mais dans le talent de l’auteur à décrire les événements. Plutôt que de théoriser, il a choisi de retracer les expériences de personnages emblématiques : Maxime Gorki, véritable conscience de l’époque, Semenov, le réformateur paysan, Aleksis Broussilov, le général tsariste qui rejoindra plus tard les bolcheviks.
Pas moins de mille pages étaient donc nécessaires pour brosser ce tableau en relief des événements de 1917. À leur propos, on pourrait reprendre l’idée naguère développée par Hannah Arendt pour caractériser l’action des révolutionnaires français : « Libérer les hommes de la pauvreté et rendre heureux les malheureux au lieu d’établir la justice pour tous. » De là provient l’idée de dictature du prolétariat et de terreur, prônée avec une grande constance par Lénine, dont découle la tragédie russe.
La qualité remarquable du livre ne consiste pas en informations inédites mais dans le talent de l’auteur à décrire les événements. Plutôt que de théoriser, il a choisi de retracer les expériences de personnages emblématiques : Maxime Gorki, véritable conscience de l’époque, Semenov, le réformateur paysan, Aleksis Broussilov, le général tsariste qui rejoindra plus tard les bolcheviks.
Pas moins de mille pages étaient donc nécessaires pour brosser ce tableau en relief des événements de 1917. À leur propos, on pourrait reprendre l’idée naguère développée par Hannah Arendt pour caractériser l’action des révolutionnaires français : « Libérer les hommes de la pauvreté et rendre heureux les malheureux au lieu d’établir la justice pour tous. » De là provient l’idée de dictature du prolétariat et de terreur, prônée avec une grande constance par Lénine, dont découle la tragédie russe.