La théorie de l'effondrement s'effondre

Questioning Collapse.Human resilience, ecological vulnerability and the aftermath of empire.
Patricia A. Mc Anany et Norman Yoffee (dir.), Cambridge University Press, 2010, 374 p., 21 €

« Effondrement : chute radicale et durable du nombre, de l’organisation politique économique et sociale d’une population sur un large territoire donné. » Ainsi Jared Diamond, auteur du best-seller du même nom, définissait-il en 2005 la conséquence de l’acharnement des sociétés humaines, en se développant et se multipliant, à détruire leur environnement au point de se rendre la vie impossible. La leçon – cela va sans dire – valait une mise en garde pour aujourd’hui (« le monde est un polder »), mais les plus fameux exemples analysés par J. Diamond étaient pris à un passé lointain et souvent exotique : l’île de Pâques (Rapa Nui) ravagée par ses propres habitants, le Yucatan rongé par les agriculteurs mayas, le désert du Nouveau-Mexique surexploité par les Indiens pueblos, les colonies du Groënland, mal habitées et vite abandonnées par les Vikings. Tous ceux-là, ayant fait de mauvais choix, ont détruit leur milieu, et en sont morts…