Depuis les années 1990, les « bandes des cités », les émeutes récurrentes dans les banlieues comme à Clichy-sous-Bois inquiètent et nourrissent les polémiques.
L’expression « violence urbaine » est passée dans le langage commun, la notion d’« incivilité » connaît un franc succès : les recherches soulignent, depuis deux décennies, l’impact de ces petits faits (vols mineurs, dégradation de biens collectifs ou privés…) sur la perception collective d’une dégradation des quartiers ou des établissements scolaires.
Si les analyses classiques des sociologues sont axées sur la recherche des causes de la délinquance, en soulignant les problèmes sociaux qui la génèrent, de nouvelles enquêtes offrent une plongée dans le monde de ces adolescents, de sa dynamique propre et des valeurs culturelles qui la cimentent.
Elles décrivent les modes d’appropriation du territoire, les formes d’affrontements ludiques ou violents, dans lesquels se joue toute une logique de l’honneur, de la réputation, de la virilité et de l’identité (souvent liée à l’origine ethnique), les activités économiques (trafics et « bizness »), les jeux de langage (verlan, joutes oratoires, insultes…), l’univers musical, les tags, comme signes d’appartenance au groupe…
À lire
• Cœur de banlieue. Codes, rites et langages 1997
Thomas Sauvadet Le Capital guerrier: solidarité et concurrence entre jeunes des cités, de 2006) « Voyage au cœur des bandes », sur le témoignage d’un chef de bande, Lamence Madzou. www.scienceshumaines.com