« La violence exercée par des partenaires intimes ». Tel est le titre d’un rapport de l’OMS publié en 2002, qui dresse le bilan accablant de 48 enquêtes menées à l’échelle internationale sur les violences faites aux femmes dans le cadre familial. Selon les pays, de 10 à 70 % des femmes avouent avoir fait l’objet de violence de la part de leur partenaire masculin à un moment ou un autre de leur vie. Des études menées dans divers pays développés (Canada, États-Unis, Israël…) pointent que « 40 à 70 % des femmes victimes de meurtres ont été tuées par leur époux ou leur petit ami ».
Le fœticide est une autre des violences s’exerçant sur les femmes. En Asie, les progrès de la médecine ont été utilisés à des fins tragiques : la possibilité de détecter le sexe de l’embryon a entraîné une vague, plus ou moins importante selon les lieux, de fœticide féminin. Même si les États concernés (Chine, Inde, Pakistan…) ont réagi par la répression, des équipes médicales clandestines continuent leurs activités. Échographie, discret signe de tête approbateur (ouf, c’est un garçon). Signe négatif (aïe, une fille), les billets glissent sous la table et on avorte… 100 millions au moins, peut-être 200 millions voire davantage de filles ont ainsi été empêchées de naître. À Karachi, une fondation récupère chaque année dans les décharges publiques environ 1 500 fœtus féminins.