Un psychothérapeute débutant peut éprouver un problème de légitimité. Dans ce cas, doit-il faire part de son manque d’expérience à ses patients ?
Ceux-ci viennent le voir en confiance, comme n’importe quel professionnel, d’autant plus que le titre de psychothérapeute est reconnu. Mais tout un chacun peut comprendre qu’un thérapeute ne sait pas tout soigner . Il est donc difficile pour un patient d’entendre dire que son thérapeute hésite, qu'il débute, du moins dans les premiers entretiens. Je crois qu’il est plus facile pour lui d'exprimer des difficultés ultérieures rencontrées durant la prise en charge, de pointer des zones d’incertitude, une fois l’alliance thérapeutique installée : « Cette situation est délicate… » La différence de sexe ou d’âge est également susceptible de remettre en cause sa légitimité. Des questions peuvent être posées : « Un thérapeute du même sexe, d’âge comparable, sont-ils importants pour vous ? » Dans l’idée générale d’une psychothérapie, d’ailleurs, le patient accepte des choses différentes et contradictoires. Il ne cherche pas à retrouver l’identique… Le processus même d’une psychothérapie invite à intégrer la diversité. D’autre part, un jeune thérapeute peut sembler tout à fait crédible à des patients beaucoup plus âgés, pourvu qu’il procède à quelques aménagements. Par exemple, certains thèmes comme la sexualité doivent être évoqués plus prudemment, avec tact : « Peut-on aborder ce sujet ? »
L’aménagement du lieu de consultation doit-il refléter la personnalité du thérapeute, ou rester le plus neutre possible ?
Je crois que le cabinet reflète obligatoirement la personnalité : tableaux, meubles, plantes y participent, sans que cela aboutisse à des extrémités. Il est bon de disposer d’un endroit chaleureux, agréable, calme, bien décoré, en évitant les aspects trop personnels comme les photos de famille ou de vacances, ou trop caractérisés comme l’encens, les pétales sur le sol ! La plupart des thérapeutes font preuve de ce bon sens et cherchent à rendre leur cabinet convivial.