Le 21e siècle, trois nouvelles tendances : impérialisme, jihadisme et souverainisme

Depuis le début du siècle, trois nouvelles tendances se sont fait jour : d’une part, le renouveau de l’impérialisme et la tentation du jihadisme ; de l’autre, le retour du souverainisme.

L’impérialisme est en effet de retour comme on le voit en Chine, en Russie ou en Turquie, dont le gouvernement conteste les frontières issues du démantèlement de l’Empire ottoman.

La Chine et la Russie cherchent toutes deux à étendre leur influence au-delà des frontières reconnues, y compris en montrant leurs muscles. La Chine agit essentiellement sur mer, et la Russie sur terre. L’aspect le plus visible de l’activité chinoise se déploie en mer de Chine du Sud. Des travaux importants sont en cours sur nombre d’îles dans le cadre d’une politique du « fait accompli ». La Chine « sonde » aussi régulièrement le Japon en pénétrant dans l’espace contesté des îles Senkaku, voire dans ses eaux territoriales. S’agissant de la Russie, Vladimir Poutine estime que les frontières soviétiques ont été tracées de manière « arbitraire » et que les États tels que l’Ukraine et le Kazakhstan ne sont pas vraiment des États. En 2016, il avait ainsi résumé sa manière de voir les choses : « Ce qui compte, ce ne sont pas les frontières et les territoires étatiques, ce sont les peuples 1. » Comme la Chine, la Russie teste ses voisins en frôlant régulièrement leurs frontières, parfois en les violant. Elle revendique le pôle Nord et cherche à « effacer » certaines frontières d’Europe orientale en y distribuant des passeports russes… L’annexion de la Crimée, événement fondateur, a secoué l’équilibre européen de sécurité. Équilibre dont les fondations avaient été posées, en 1975, par les accords d’Helsinki, puis confirmées par la charte de Paris en 1990. Moscou a ainsi brisé un tabou : l’annexion par la force d’un territoire appartenant à un autre pays.