Le boom de la finance islamique

Alors que la finance islamique accumule les pétrodollars, les places financières occidentales se familiarisent avec la charia.

Lislam, irréductible au monde moderne ? Un simple regard du côté de la finance islamique suffit à dissiper sentence aussi hâtive. Les placements financiers respectant les principes de la charia (le code moral coranique) connaissent un véritable boom, et pas seulement dans les émirats arabes ou au Pakistan, mais aussi à la City de Londres et aux États-Unis. La valeur des actifs islamiques dépasserait aujourd’hui 700  milliards de dollars, jouissant d’une croissance estimée entre 10 et 15 % l’an.

Les économistes Olivier Pastré et Krassimira Gecheva le montrent bien : l’essor de la finance islamique traduit le gonflement de l’épargne des pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient, ainsi que le recyclage des excédents commerciaux de pays émergents comme la Malaisie. La stigmatisation de l’islam post-11 septembre a apporté sa pierre à l’édifice, suscitant un rapatriement massif de liquidités vers le monde musulman. Elles ont donné un véritable coup de fouet à la finance islamique.