Le centenaire de la Société française de psychologie

La psychologie offre-t-elle cette vision d'unité et de cohérence dont rêvaient ses maîtres ?, s'est demandée la Société française de psychologie pour ses cent ans. Au-delà des clivages persistants, des alliances émergent.

Mi-octobre 2001, la Société française de psychologie (SFP), société scientifique regroupant près de mille psychologues, fêtait son centenaire à l'Institut de psychologie de l'université Paris-V 1. Jadis société savante, la SFP est née de la volonté de fonder une psychologie scientifique en réaction à la psychologie philosophique. Pendant longtemps, la recherche y a régné, et c'est seulement à la fin des années 70 que la société s'ouvrit aux praticiens. Jacques Paillard, un des grands psychologues de langue française du xxe siècle 2, fut le grand témoin de la réunion. Il répondait ainsi à l'apostrophe lancée, lors du 50e colloque de la SFP, par Henri Piéron (1881-1964), qui se retirait alors après une carrière toute entière consacrée à la psychologie expérimentale qu'il avait fondée en France : « Il y a ici un jeune psychologue qui, dans cinquante ans, pourra dire si les promesses de la psychologie ont été tenues 3 . » En 1951, la SFP faisait le bilan de santé d'une psychologie expérimentale conquérante dans l'université, avec l'Institut de psychologie bien en place et la création de la toute nouvelle licence de psychologie, que venaient désormais étoffer des enseignements de psychophysiologie (devenue aujourd'hui neurosciences intégrées) dispensés à la faculté des sciences. C'est sur les promesses de cette alliance que J. Paillard s'est interrogé.