Ce nouvel essai sur la crise de l’université française analyse les effets de l’introduction de politiques d’évaluation quantitative déclinées à tous les niveaux. D’abord au niveau des établissements, qui se regroupent pour acquérir une visibilité internationale dans des classements du type « Shanghai », au détriment d’une politique de développement d’une offre universitaire de qualité répartie sur tout le territoire. Au niveau des enseignants-chercheurs ensuite, dont l’excellence se mesure désormais au nombre de publications placées dans des revues scientifiques, elles-mêmes classées sur une échelle de prestige, et plus rarement à la qualité de leur investissement pédagogique. Au niveau des étudiants, enfin, à qui on demande de plus en plus d’évaluer leurs enseignants et qui considèrent surtout leur diplôme selon sa rentabilité sur le marché de l’emploi.
Le classement de Shanghai
Le classement de Shanghai. L’université marchandisée, Hugo Harari-Kermadec, Le Bord de l’eau, 2019, 168 p., 18 €