C'est le code de Nuremberg (1947), nous rappelle Odile Bourguignon, « qui fonde l'histoire de l'éthique au sens moderne du mot en Europe et aux Etats-Unis. Ce code a voulu prévenir le renouvellement des crimes commis pendant la guerre, affirmer la liberté et imposer le respect du consentement du sujet pour éviter le risque d'inhumanité ».
Quand une profession s’organise, elle tend à se donner un statut précisant les droits et devoirs de ses membres. L’enjeu d’un code de déontologie, c’est donc d’une part l’unité de la profession, et d’autre part sa reconnaissance. Pour la psychologie, le code joue un rôle essentiel : entre autres il oriente la mission du professionnel, précise ses compétences, contribue à sa reconnaissance sociale et à la construction de son identité professionnelle.
Cinquante ans d'histoire
En France, après la Libération, le travail d’élaboration des codes de déontologie s’engage. Un premier écrit concernant celui des psychologues est édité en 1958 par l’APPD (Association professionnelle des psychotechniciens diplômés). Il pose les bases éthiques de la profession. Toutefois, il faut attendre le 7 Mai 1961 pour que soit adopté le premier code de déontologie des psychologues, élaboré par la SFP (Société Française de Psychologie). Ce code servira de base à tous les autres, qui affineront la notion de déontologie en psychologie. Il sera le texte de référence pendant 35 ans.
En juillet 1994, les représentants de trois grandes associations, l’AEPU (Association des enseignants de psychologie des universités), l’ANOP (Association nationale des organisations professionnelles) et la SFP se réunissent, avec pour objectif la refonte du code. C’est le 25 mars 1996 qu’ils ratifient le code actuel, avant une autre ratification le 22 juin lors d’une assemblée plénière réunissant une soixantaine de praticiens, enseignants et chercheurs, ainsi qu’une vingtaine d'autres organisations. Cette large approbation entraîne la création de deux commissions, la CIR (Commission inter organisationnelle représentative) et la CNCDP (Commission nationale consultative de déontologie des psychologues). Celle-ci, rattachée à la FFPP (Fédération française des psychologues et de psychologie), est une commission de psychologues, sans attribution officielle, qui se réunit périodiquement pour rendre des avis sur des situations litigieuses.