Depuis le milieu de la décennie 1970, le nombre de journées perdues pour fait de conflit du travail n'a cessé, à quelques années exceptionnelles près, de décroître. Preuve du manque d'intérêt dont elles sont les victimes, les grèves passent allégrement à travers les mailles des filets statistiques et la mesure précise du phénomène est, il est vrai, difficile à réaliser. Tous les indicateurs confirment cependant la tendance de moyen terme : les conflits du travail sont en chute. On ne saurait affirmer pour autant que le conflit a cessé de travailler le corps social. Ses formes, ses enjeux, sa nature... ont simplement évolué et ne sont plus réductibles aux grandes protestations ouvrières d'antan (grèves massives, manifestations unitaires...). Le travail n'est plus par ailleurs l'enjeu majeur qui canalise les forces contestataires. Pour donner corps à cette thèse, les douze chapitres qui composent l'ouvrage proposent des éclairages complémentaires qui mobilisent du matériau quantitatif (analyse des résultats des enquêtes du ministère du Travail) et qualitatif (monographies de secteurs et d'entreprises comme EDF et Mc Donald's).
Marc Olano