Le contrat social ou l'art de vivre ensemble

Machiavel et La Boétie avaient voulu montrer que le pouvoir des rois, des princes et des seigneurs était issu d’un artifice : les institutions politiques sont arbitraires, produit de l’action des hommes et non d’un pouvoir divin. Restait alors à comprendre comment les hommes en sont venus à se doter de telles institutions, et à accepter d’aliéner leur liberté au profit d’un État et de lois qui les dépassent.

Il importe aussi de rechercher les conditions d’un ordre politique qui concilie la liberté de chacun et l’existence de lois collectives. La théorie du contrat social est censée apporter la réponse à cette question. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, des penseurs comme Hobbes, Locke ou Rousseau vont, chacun à leur manière, formuler leur théorie propre vision du contrat social.

Hobbes : l’État Léviathan pour éviter la guerre de tous contre tous

En 1642 la guerre civile faisait rage en Angleterre. Les parlementaires s’étaient insurgés contre le roi Charles Ier, l’avaient fait condamner à mort et décapiter. L’implacable Oliver Cromwell prend alors la tête du gouvernement. Et quand les catholiques Irlandais se soulèvent, Cromwell débarque en Irlande et extermine les insurgés. À Drogheda, la première garnison à lui résister, il y aura 2 500 morts – hommes, femmes et enfants. Ceux qui sont partis se réfugier dans l’église sont brûlés vifs dans le bâtiment. La terreur va régner sur l’île où Cromwell dirige les massacres et déportation. L’année suivante Cromwell part en Écosse mater à leur tour les insurgés.