Elvis Presley n'est pas mort. Si le chanteur est bien décédé le 16 août 1977, la vénération dont il fait l'objet reste bien vivante chez des dizaines de milliers de fans à travers le monde. Gabriel Segré aborde ce phénomène sous l'angle d'une anthropologie des « religiosités séculières ». Presley est donc d'abord un « mythe ». Perçu comme un bad boy à ses débuts, le King finira par incarner les valeurs de l'Amérique : la réussite, la générosité, la foi religieuse et le patriotisme... G. Segré rappelle le travail du colonel Parker, le manager de Presley, pour « lisser » son image afin qu'il élargisse son auditoire. Autre élément de la construction du mythe : les centaines de biographies parues depuis la mort du King, souvent construites sur le modèle de la vie des saints. La vie de Presley y figure une sorte de chemin de croix, avec la succession de quatre phases : la déviation (rejet de Presley par la société), la rénovation (basculement de la déviation dans l'exception), la réconciliation (Elvis est enfin reconnu) et enfin le pèlerinage.
Marc Olano