LE DÉBAT

L'intimité, et plus généralement la vie privée, sont des conquêtes récentes. Elles ont partie liée avec l'installation de la modernité et les progrès de l'individualisme. Or, depuis quelques décennies, et de façon plus spectaculaire encore ces dernières années, intimité et vie privée ont cessé d'être des dimensions de l'existence que l'on cache aux regards du public. Catherine Millet écrit le roman de sa vie sexuelle, la nudité est visible à portée de télévisions et de webcams. Fin de la pudeur ? Fin d'une certaine modernité ? Certainement pas, estime le sociologue Jean-Claude Kauffmann, qui n'en souligne pas moins l'importance de la rupture.