Les Masaïs vivent au Kenya, ce sont des éleveurs traditionnels de bétail, et l’ordre, chez eux, est plutôt patriarcal : les hommes possèdent les troupeaux et les enfants, les épouses – souvent plusieurs – vivent chez le mari, sous son autorité. Les Khasis vivent dans le Nord-Est de l’Inde, et chez eux l’appartenance sociale, la résidence et l’héritage sont transmis par les femmes. Cette différence culturelle a-t-elle un rapport avec les rôles et les comportements typiques de chacun des sexes ? La question pouvait être posée car elle apporte peut-être des arguments au problème de l’égalisation de la condition féminine en Occident. Certaines théories soutiennent en effet que si les femmes occupent en moyenne des postes moins élevés, c’est qu’elles ont moins de goût pour la compétition et la prise de risque. Admettons, mais d’où viendrait cela ? D’une sorte de penchant féminin universel ou de l’environnement ?
Trois chercheurs ont, avec un soin vétilleux d’expérimentalistes, mis au point un petit test qu’ils ont appliqué à des dizaines de Masaïs et de Khasis des deux sexes équitablement choisis. Le principe est simple : préférez-vous jouer seul et gagner peu, ou jouer contre autrui pour trois fois plus mais risquer de perdre à cause de l’adversaire ? Les résultats obtenus montrent un goût du risque qui n’est pas réparti de la même manière chez les Masaïs et les Khasis.
En effet, ont choisi la seconde solution :
Marc Olano