Le grand livre de la langue française

Marina Yaguello (dir.), Seuil, 2003, 545 p., 28,50 €.

La langue française est un objet de passions nationales, comme en témoigne le succès des essais régulièrement publiés sur sa supposée décadence ou au contraire sur sa dynamique vitalité. C'est peut-être en s'appuyant sur cette observation que l'éditeur a fait le pari de ce Grand Livre de la langue française, ouvrage surprenant à plus d'un égard, et qui entend prodiguer à un large public des bases solides sur différents aspects de notre langue.

Les chapitres successifs sont consacrés : à l'histoire du français (développement confié à Christiane Marchello-Nizia) ; à ce qu'on appelle la « variation », c'est-à-dire aux multiples variantes de la langue, sociales (niveaux de langue, argots...), mais aussi régionales et internationales (chapitre assuré par Françoise Gadet) ; à la grammaire, dans une perspective de description et non pas de prescription (chapitre pris en charge par Marina Yaguello, qui intègre les réflexions contemporaines issues de la pragmatique, de la sémantique, de l'analyse du discours et de la grammaire du texte) ; aux sons et à la prononciation (Bernard Tranel) ; à la langue française parlée et à l'oralité (Claire Blanche-Benveniste) ; à l'orthographe, ici encore dans le but de comprendre comment la langue fonctionne et non pas dans l'idée d'incorporer un « bon usage » (chapitre également confié à Claire Blanche-Benveniste) ; au lexique, c'est-à-dire à la structure et aux sens des mots et à leurs principes de formation (Jean-Paul Colin) ; aux dictionnaires, à leur histoire et aux procédures requises dans leur élaboration (Jean Pruvost) ; à l'enseignement de la langue française comme langue maternelle (chapitre présenté par Emile Genouvrier, qui montre, à l'instar de tous les chapitres précédents qui le font de manière plus indirecte, l'immense chemin que nous avons parcouru pour parvenir aux plus élémentaires de nos écrits et prises de parole quotidiens).